Mauvais père (2016)

Caroline Bréhat, au travers de son histoire bouleversante décrit un processus utilisé couramment en justice par des parents malveillants et pervers. Je salue ce témoignage parce qu'il aidera, je n'en doute pas d'autres parents ayant la capacité à démasquer un parent pathologique. Elle nous fait savoir que cela est possible ! Ces personnages pervers (souvent avec la palette paranoïaques et pédophiles dans leur profil) n'ont qu'un dessein, détruire, passant de victime en victime, s'abreuvant de leur énergie ! Pour cela ils vont manipuler, séduire, se poser en victime, mentir, retourner le monde. Le parent violent devient le parent sauveur et inversement. Une sorte de triangle de Karpmann qu'ils jouent à toute allure, où ils sont experts de la tromperie ! Ils vont vite, savent où ils veulent aller. Le parent protecteur est surpris dans un premier temps, puis sonné, dans l'incompréhension la plus totale. De parent protecteur il devient aliénant, le pervers lui fait prendre sa place. On est dans le retournement complet. Ce parent pervers fera tout pour que la justice qualifie le protecteur de l'enfant d'aliénant ! Le SAP sera brandit pour tenter d'éliminer ce parent de la vie de son enfant ! ... Dans ce processus, l'enfant est chosifié, il n'est qu'un outil pour détruire l'autre. Ces personnages pathologiques ne ressentent pas l'amour, la compassion, la tendresse. Ils se nourrissent de la colère, de la peur et vont chercher à la provoquer en permanence pour rester Maître du jeu, car ils jouent , immaturité pathologique oblige... Ils trépignent et se roulent par terre quand ils perdent ! Aussi effrayant qu'ils puissent paraître, ces personnages agissent ainsi pour combler le vide qui les habite. Ils sont en réalité d'une grande fragilité psychologique. Il est possible de les contrer, de les démasquer, de les faire tomber et c'est ce que Caroline a réussi à faire, sans opposer de la perversion mais en défendant la vérité et en s'entourant de personnes de qualité. Ce témoignage est précieux car les parents protecteurs accablés perdent souvent la foi et la force.
Les professionnels de l'enfance et de la justice doivent apprendre de toute urgence à démasquer les personnalités perverses. Les experts judiciaires doivent être formés, contrôlés de part l'importance de leurs écrits en justice. Cela n'est pas le cas aujourd'hui. Les faits sont souvent mis de côté, occultés au profit d'expertises refaisant l'histoire en une heure de temps, sur le coin d'un bureau avec des théories frauduleuses ... Pourtant, dans les professions où l'on a du pouvoir sur la vie de son prochain, il est de notoriété publique qu'il y a bon nombre de personnalités perverses. Ces experts véreux soutiendront avec entrain le parent pathologique. Cette situation décrédibilise le système judiciaire et maintien les enfants dans la maltraitance.
La réussite est psychologique, demande des qualités comme la patience et la persévérance. Il faut se poser, ne pas partir dans le chaos où le pervers veut emmener l'auditoire. Il faut étudier la personnalité pathologique en face, connaître son ennemi pour pouvoir le combattre, user de stratégie, briser le masque car leur image est la seule chose qu'ils ont ,qu'ils présentent, qu'ils valorisent, qu'ils défendent ! Le parent protecteur doit se retrouver et garder confiance en lui en tout premier lieu.
Il faut aussi saluer le style de Caroline Bréhat, vif et beau, une écriture très plaisante qui est la bienvenue sur un sujet aux conséquences si graves pour les enfants.
Caroline Bréhat réussi à nous emmener dans cette histoire cauchemardesque avec un rythme haletant. Je ne l'ai pas quitté !
Mais nous ne sommes malheureusement pas dans la fiction. Ces histoires se jouent tous les jours dans les tribunaux occidentaux.


5/5