Nijigahara Holograph (2021)

One-shot prépublié entre 2003 et 2005 au Japon, de retour en France cette année, Nijigahara Holograph est un manga à conquérir. Titre cryptique, structure du récit non linéaire… si vous ne comprenez pas tout à la fin de votre première lecture ne vous en faites pas : c’est en le relisant, en croisant les chapitres que ce titre révèle toute sa force.

En deux prologues, 12 chapitres et un épilogue vous voici embarqués dans une histoire qui va vous coller à la peau. Un lieu a priori anodin, sorte de champ accolé à un tunnel, près d’une école, est le théâtre de différents événements, à 11 ans d’écart. Le manga va alors faire l’histoire du lieu et de ces événements tout en montrant comment ces derniers poursuivent les personnages qui y ont été impliqués. Enfants ou adultes, victimes ou bourreaux ils sont tous liés et, en alternant les périodes (passé/présent) et les personnages, les chapitres nous font progresser au sein d’une intrigue où l’on retrouve pêle-mêle brimades scolaires, prophétie de fin du monde, monstre dans le tunnel, meurtres, papillons, une boîte magique, des parpaings et un parapluie.

Tout ce qu’il faut pour une intrigue dense, où les trajectoires des personnages principaux sont autant d’attitudes possibles par rapport au passé, un passé auquel on ne peut jamais vraiment échapper. Point de fatalisme ou de désespoir pour autant dans Nijigahara Holograph. Ce serait trop simple. Le message porté par le manga est au contraire de nous réveiller et d’assumer nos choix : « souviens-toi que peu importe l’absurdité du monde tu devras faire preuve d’une volonté à toute épreuve ! Tu es libre de décider ce que tu feras de ta vie ! »

Il y aurait encore beaucoup à dire mais aller plus loin impliquerait de révéler des éléments majeurs du récit (« spoiler ») aussi mieux vaut en rester là et vous laisser le plaisir de découvrir les coins et recoins de ce manga par vos propres yeux.


5/5