Ravages (2021)

Car c’est bien d’ombre et de lumière qu’il s’agit lorsqu’on aborde la lecture de Ravages. Le clair-obscur des décors où Clémence pratique l’urbex, d’abord, et d’autre part, celui qui caractérise les rapports entre les personnages, ainsi que leur personnalité profonde.
L’auteur oscille entre ce que les intervenants montrent d’eux-mêmes (une image sociale respectable) et les secrets inavouables qu’ils cachent au fond d’eux. Même Clémence est en demi-teinte, à la fois courageuse, capable de rebondir face aux situations les plus périlleuses, au point de mettre ses sentiments de côté avec une lucidité qui effraie presque (voir la scène du premier meurtre)… Mais elle est également solitaire et traine avec elle une sorte de ‘mal-être’ ; on pressent que quelque chose s’est passé dans sa vie qui l’a marquée et qu’elle ‘traine’ avec elle au quotidien. Cette façon qu’elle a de vouloir gérer les problèmes seule, d’avoir du mal à accorder sa confiance aux autres, d’aimer explorer des endroits décrépits, comme s’ils étaient le reflet d’une facette de son âme, font d’elle une héroïne réellement intéressante. Elle me fait penser à Laurène Weiss, l’héroïne de la série Zone blanche, même si elle ne lui ressemble pas physiquement. Il y a chez Clémence quelque chose de difficile à cerner, d’insaisissable, qui me plaît beaucoup.
L’intrigue est bien menée ; j’ai lu ce roman en deux jours tant je voulais en connaître le dénouement. Et que dire de l’urbex, qui est la raison pour laquelle j’ai été attirée par cet ouvrage ? Eh bien j’y ai retrouvé exactement le genre d’atmosphère que j’espérais, avec tout le mystère, le danger potentiel et la ‘glauquitude’ qui caractérisent ces lieux désaffectés.
Je remercie Lison Carpentier pour cet agréable moment de lecture. Au plaisir de vous retrouver dans un nouveau thriller, ou dans tout autre roman qu’il vous plaira d’écrire :)


5/5