Embrasser Mes Blessures (2020)

Embrasser mes blessures est une lecture inattendue et différente des autres.

Dès le début du roman, j’ai été happée par le sens du scénario de Brooke Skipstone : l’amnésie de Hunter, les mystères que semble faire son père, ses visions, … On sait qu’on est partis pour une histoire riche en rebondissements, et on n’est pas déçus : il n’y a aucun temps mort dans ce livre où les aventures, les flashbacks, les relations entre les personnages se développent en tous sens avant de se rejoindre dans une intrigue cohérente et touchante.

Coup de coeur pour le personnage de Jazz qui est l’exemple même d’une fille forte, résiliente, vulnérable, touchante, et totalement badass, tout à la fois. On s’y identifie autant qu’on l’admire.
Comme l’avertissement au lecteur le laisse présumer, ce roman aborde des thèmes à la fois forts et difficiles. Les agressions sexuelles et l’automutilation sont évoquées et décrites sans tabou, avec justesse. Brooke Skipstone ose mettre des mots sur un mal trop peu évoqué dans son pays (l’Alaska), qui touche aussi les enfants et adultes du monde entier. Bien que les scènes concernées soient décrites sans aucune complaisance, il est bon de noter que les lecteurs particulièrement sensibles ou touchés par ces thèmes peuvent être heurtés par plusieurs passages de ce roman. Si vous ou quelqu’un de votre entourage se trouve dans une de ces situations, faites appel au numéro d’urgence 119, parlez autour de vous. Comme Jazz et Hunter le comprennent, comme le montre ce roman courageux : osez en parler.

Enfin, et c’est suffisamment rare pour en parler : l’intrigue se passe dans une petite ville d’Alaska, loin de tout. Le groupe scolaire où les collégiens reviennent de la pause de midi en quad, la neige qui ne commence à fondre qu’en avril, les forêts immenses, la montagne qui apparaît au détour d’un virage sur la route… Loin des clichés du « roman pour ados américain » dont on commence à avoir l’habitude, les détails et l’ambiance de cet état du Nord m’a paru authentique et m’a fait voyager.


5/5