Fortunio (2021)

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À Paris, lorsque Fortunio n'est pas dans sa maison de pourpre, d'or et de pierreries, il fréquente le monde des dandys. C'est un homme secret. Ses nombreuses absences intriguent et sa richesse semble sans limite. Il attire tous les regards. Surtout celui de Musidora, une jeune courtisane qui a grandi dans le luxe parisien, et qui éprouve une véritable passion pour cet homme d'Orient.

Paru d'abord sous le nom «L'Eldorado» en feuilleton en 1837, le roman «Fortunio» est une histoire d'amour dans un univers cousu d'or ; une hymne à la fortune.



Théophile Gautier (1811-1872) est destiné à une carrière de peintre, mais une rencontre décisive avec Victor Hugo lui donne un fort goût pour la littérature. Victor Hugo lui prêtera sa tendance au romantique, qu’il défendra par ailleurs dans la fameuse bataille d’Hernani, le 25 février 1830, contre le classicisme. En 1831, il participe au petit cénacle, cercle littéraire qui lui fait rencontrer Nerval. Il publie cette année là son premier conte fantastique «La Cafetière», genre qu’il utilisera aussi dans «Avatar» en 1856, et «Le Roman de la momie» en 1858. En 1852, il publie «Émaux et Camées», un recueil de vers qu’il continue de travailler jusqu’en 1872. Il lui vaudra l’admiration de Baudelaire qui lui dédie «Les Fleurs du Mal».

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Fortunio / Théophile Gautier (1811-1872)
Grand poète du siècle, Gautier fut l’ami de Gérard de Nerval. Faisant partie d’un petit cénacle d’artistes, ils se voulaient tout deux romantiques et byroniens. Poète mais aussi romancier, Gautier fut un fervent de la plastique gréco-romaine et de la beauté dans l’art. Pour lui l’art doit être cultivé pour lui-même et cela transparaît dans ce roman. Fortunio effectivement est une œuvre qui exalte le sens des formes et des couleurs ainsi que le culte de la beauté, et en particulier ici celle des femmes.
L’histoire commence chez George dont les soupers lui ont apporté une réputation certaine :
« Les soupers de George avaient une célébrité d’élégance joyeuse et de sensualité délicate qui faisait regarder comme une bonne fortune d’y être invité. »
Les femmes acceptées devaient répondre à certains critères et offrir non seulement la beauté la plus parfaite mais aussi la corruption la plus exquise et vingt ans tout au plus, la seconde des conditions semblant d’ailleurs assez facile à remplir ! Le comte George voulait des anges doublés de démons !
Le dernier invité, Fortunio un jeune marquis français élevé en Inde par son oncle et héritier d’une belle fortune, se faisant attendre, un crêpe de grise langueur s’étend peu à peu sur tous les fronts. Le siège vide de Fortunio à la réputation de séducteur ne laisse de décevoir les jeunes femmes.
« Placés autour de cette table, quatre anges damnés, Musidora, Arabelle, Phébé et Cinthie, délicieuses filles paternellement dressées par le grand George lui-même. »
Les courtisanes connaissent mieux un homme en une nuit qu’une honnête femme ne le connaît en dix ans.
Six jeunes gens complètent la tablée. Musidora a dix huit ans. Belle aux yeux vert de mer, limpide et diaphane, elle appartient au plus haut rang de l’aristocratie de beauté :
« Au milieu de sa prostitution, elle avait tout le piquant d’une jeune fille sévèrement gardée. » Elle s’est jurée de faire succomber le beau marquis à son charme ravageur.
En attendant, les petits nègres de service, emplissent les hanaps du meilleur des piots. Et Fortunio, le beau et riche, est arrivé :
« Musidora la belle romaine se leva, défit gravement l’agrafe de sa robe, qui glissa jusque sur sa taille cambrée, et laissa voir un sein d’une pureté de contour admirable, des épaules et des bras à faire descendre un dieu du ciel pour les baiser. »
« On peut alléguer pour excuse que la profession de Musidora n’est pas d’être vertueuse. » Ce qui n’impressionne pas outre mesure George qui répète toujours : « J’aime mieux mes Titiens. »
Admirons le style de Gautier quand il décrit Musidora au sortir du bain :
« Avec sa peau légèrement surprise par les baisers de l’air, ses cheveux pâles allongés par l’humidité, pleurant sur son dos et ses épaules, et son visage doucement rosé de la moite vapeur du bain, elle avait l’air d’une sylphide sortant, au premier rayon de lune, du cœur de la campanule qui lui a servi de refuge pendant le jour. »
L’auteur a une idée des femmes bien arrêtée :
« Le cœur de la femme est un labyrinthe si plein de détours, de faux-fuyants et de recoins obscurs, que les grands poètes eux-mêmes qui s’y sont aventurés, la lampe d’or du génie à la main, n’ont pas toujours su s’y reconnaître, et que personne ne peut se vanter de posséder le peloton conducteur qui mène à la sortie de ce dédale. De la part d’une femme on peut s’attendre à tout, et principalement à l’absurde. »
Puis Fortunio, malgré ses grands airs de satrape, et Musidora filent le parfait amour : « Nos amants s’enivraient à longs traits de leur beauté et de leur jeunesse ; leurs bouches de rose étaient les coupes charmantes où ils buvaient le vin capiteux de la volupté ; ils ne se donnèrent qu’un baiser mais il dura jusqu’au soir. »


4/5

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