Paul et Virginie (2021)

Editeur: SAGA Egmont (19 mai 2021)
Pages: 119 pages
Format: ePUB, PDF, Doc, TXT, MP3, KINDLE, FB2
Langue: Français
Descriptions de livres
Deux cabanes se faisaient face sur le rivage de l'île Maurice. Élevés comme frère et sœur, Paul et Virginie vivaient chacun dans l'une, en parfaite harmonie avec la nature. Alors qu'ils grandissaient à l'ombre des bananiers et des citronniers en fleur, au bord de l'eau turquoise, leur amour s'épanouissait en une passion pure. Mais un jour, tout devint gris et terne: Virginie fut contrainte de quitter Paul pour rejoindre la métropole.

«Paul et Virginie» est un chef d'œuvre de la littérature française qui, dès le XVIIIème siècle, connut un succès phénoménal. Au travers d'une idylle exotique et d'un nouvel Eden, Bernardin de Saint-Pierre offre une vision pessimiste de la société. D'un côté la sombre métropole, de l'autre, le paradis de l'île de France — séparés par les flots comme Paul et Virginie.



Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre ( 1737-1814) veut, dès sa jeune enfance, parcourir les mers. À douze ans déjà, il est matelot. Il vit d’aventures: il voyage en Allemagne, en Hollande, en Russie, en Pologne et en Autriche, et surtout à l’île Maurice comme officier. Il y voit là l’horreur de l’esclavage et l’harmonie de la nature. Il tirera de ces expériences «Le Voyage à l’île de France», et «Les Études de la Nature», dans lesquels on y retrouve le fameux roman «Paul et Virginie». C’est un énorme succès qui le libère de ses problèmes financiers. L’influence de Rousseau, avec qui il se ballade et converse à la campagne, est aussi beaucoup présente dans ses écrits et sa philosophie.

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Paul et Virginie / Jacques Henri Bernardin de Saint Pierre (1737-1814)
L’histoire commence à l’Île de France (aujourd’hui île Maurice) en compagnie d’un jeune voyageur, narrateur qui a observé deux cabanes abandonnées aux abords du village. Il y rencontre un jour un vieil homme à qui il demande qui habitait dans ces cabanes. Le vieillard alors raconte l’histoire des deux familles qui vécurent paisiblement dans ces lieux. Aujourd’hui, toutes ces personnes sont mortes, mais le souvenir de Paul et Virginie est toujours présent.
En 1726, un jeune homme, M. de la Tour, s’installe avec sa femme à l’Île de France. Hélas, il trouve la mort lors d’une mission à Madagascar et laisse une veuve enceinte secondée par une esclave noire appelée Marie. Elle a pour voisine Marguerite, une « fille séduite » originaire de Bretagne, une femme vive, bonne et sensible qui a un fils prénommé Paul. Son serviteur s’appelle Domingue. Les deux femmes organisent le mariage de Marie et de Domingue et lorsque Mme de la Tour accouche d’une charmante Virginie, elles décident qu’elles seront toutes deux mères des deux enfants.
« Leur amitié mutuelle redoublait à la vue de leurs enfants, fruits d’un amour également infortuné. Mme de la Tour disait que chacune des deux aura deux enfants et chacun de nos enfants aura deux mères. »
Paul et Virginie sont ainsi élevés comme frère et sœur et avec leurs mères et leurs serviteurs mènent une vie idyllique baignant dans la vertu, la simplicité et l’altruisme, vivant du travail de leur mains et de ce que prodigue la nature.
« Ils n’avaient point de jours destinés aux plaisirs et d’autres à la tristesse. Chaque jour était pour eux un jour de fête, et tout ce qui les environnait un temple divin… Qu’avaient besoin ces jeunes gens d’être riches et savants à notre manière ? leurs besoins et leur ignorance ajoutaient encore à leur félicité…Aucun souci n’avait ridé leur front, aucune intempérance n’avait corrompu leur sang, aucune passion malheureuse n’avait dépravé leur cœur…»
Devinant que leurs enfants devenus adolescents s’aiment sans s’en apercevoir encore, Madame de la Tour et Marguerite décident de les marier lorsqu’ils en auront l’âge. Mais M. de La Bourdonnais, le gouverneur de l’île, annonce à Mme de la Tour et Virginie que celle-ci doit se rendre en France auprès de sa tante qui veut lui donner une éducation mondaine et lui léguer sa fortune. Obéissant à sa mère, Virginie, passive et soumise, la mort dans l’âme, laisse Paul seul et part.
Deux ans d’absence qui laissent Paul mourir d’ennui et d’inquiétude. Le retour de Virginie est annoncé par une lettre mais le destin est cruel et le naufrage du Saint Géran sur le récif brisera le rêve des deux enfants.

Écrivain et botaniste, Bernardin fut un grand voyageur et séjourna notamment longuement à l’Île de France aujourd’hui appelée depuis 1810 île Maurice. Il en garda des souvenirs inoubliables qui l’inspirèrent pour ses écrits. Ami de Jean Jacques Rousseau, il partagea avec lui son amour de la nature et l’horreur de la civilisation. Son roman Paul et Virginie, qui fut publié en 1788, constitue la quatrième partie de son recueil Études de la Nature et connut un immense succès dépassant les frontières.
Il faut bien reconnaître à un certain nombre de pages du livre une grâce désuète et très conventionnelle qui ont fait dire que Paul et Virginie n’était qu’une charmante pastorale exotique, avec une peinture gracieuse et poétique de l’adolescence, des âmes pures, de la tendresse qui s’éveille inconsciemment dans les jeunes cœurs, le tout dans un décor tropical dont l’écrivain a su retracer avec art la splendeur des paysages. La nuit tropicale de la dernière rencontre de Paul et Virginie avant son départ, est un des plus beaux moments du récit avec cette harmonie très rousseauiste des sentiments des deux adolescents avec la nature, communion de la créature et de la création qui fait de chaque jour un jour de fête.
Le naufrage du Saint Géran a eut lieu réellement et l’auteur sait nous faire vivre intensément ce drame de la mer.
Paul et Virginie reste à ce jour une des livres les plus lus de la littérature française, malgré ses nombreuses imperfections notées par les exégètes et critiques de tous horizons. Cette histoire d’un amour impossible est précédée d’un préambule interminable de l’auteur faisant référence à ses difficultés d’édition et sa relation avec les souscripteurs, préambule que j’invite tous les lecteurs à sauter pour en venir directement au vif du sujet, le roman lui-même, un roman un peu démodé il faut bien le dire notamment de par son moralisme bourgeois et son évocation d’un âge d’or au cœur d’une rêverie poétique et idyllique. Cependant, on peut être sensible à ce doux parfum de désuétude d’une églogue qui en son temps était très à la mode. Et puis au cœur de cette pastorale, on retrouve l’opposition de la nature et de la société civilisée, opposition qui nourrit la réflexion critique du siècle. Il n’est pas douteux que par delà même cette condamnation morale s’esquisse une critique sociale pré-révolutionnaire, notamment dans le long dialogue du vieillard avec Paul à la fin du livre.
Extraits : « Le meilleur des livres, qui ne prêche que l’égalité, l’amitié, l’humanité et la concorde, l’Évangile, a servi pendant des siècles de prétexte aux fureurs des Européens. Combien de tyrannies publiques et particulières s’exercent encore en son nom sur la Terre ! »
« Lisez donc, mon fils. Les sages qui ont écrit avant nous sont des voyageurs qui nous ont précédés dans les sentiers de l’infortune, qui nous tendent la main et nous invitent à nous joindre à leur compagnie lorsque tout nous abandonne. Un bon livre est un bon ami. »

5/5

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