Pour Napoléon (2021)

Thierry Lentz, écrivain et historien français, spécialiste de l'histoire du Consulat et du Premier Empire, est aussi le directeur de la Fondation Napoléon depuis 2000.
Avec cette nouvelle parution sur l'histoire de l'Empereur, "Pour Napoléon", il a décidé d'écrire, en un peu plus de 210 pages, ce qui fait la spécificité de ce personnage qui, jusqu'à il y a quelques années, était une des personnalités préférées des Français à la fois pour son épopée et son destin.
La date de sortie de cet ouvrage n'est pas anodine, puisque sera rappelé dans quelques jours (le 5 mai), le bicentenaire de sa mort sur l'île de Sainte-Hélène.
C'est donc, en raison de cet événement à venir, que Thierry Lentz, a souhaité rappeler à ses lecteurs dans ce court ouvrage, ce qu'ils connaissent, au moins intuitivement de Napoléon ; son œuvre et ce que nous lui devons.
Car, d'une certaine façon, Napoléon est un peu en chacun de nous. Grâce à ses institutions, ses monuments, son urbanisme qui a marqué nos villes, mais aussi parce que sa législation, à commencer par le Code civil, Thierry Lentz rappelle qu'on peut dire que Napoléon nous habite.
Il a, selon l'auteur, fait largement ce que sont les Français et ce qu’est la France d’aujourd’hui.
Il a, c’est vrai, toujours suivant la pensée de Thierry lentz, pris des décisions controversées, beaucoup plus de nos jours qu’en son temps (il paraît nécessaire de le préciser ici) à commencer par le rétablissement de l’esclavage, en 1802.
Cela, aucun historien de Napoléon ne l’a jamais nié contrairement à ce que disent ceux qui tentent de réduire l’œuvre napoléonienne à cette seule décision, comme le rappelle judicieusement Thierry Lentz.
Cette décision avait un fondement géopolitique et économique liée aux enjeux du moment et rien à voir avec le racisme... même si, comme le reconnaît Thierry Lentz, il est exact que, ce faisant, Napoléon a renié ses propres convictions (il n'est sûrement pas le seul, ni le premier, en politique, à avoir agi ainsi).
A ce titre, ce livre peut se lire comme un coup de gueule d'un historien en colère, exaspéré par les polémiques qui surgissent à tout bout de champ sur Napoléon (non seulement, pour la question de l'esclavage rappelée plus-haut, mais aussi pour le patriarcat, sa dictature ou les guerres que l'empereur a menées).
Thierry Lentz y répond dans cet essai argumenté, au ton vif, passionné et personnel forcément, au cours de vingt chapitres dans lesquels il dénonce les faux procès, fondés sur l'ignorance et l'anachronisme, parfois sur une forme d'aveuglement idéologique ou une forme de bien-pensance qui, au lieu de servir de point de départ à des débats, condamnent, sans discussion possible.
Thierry Lentz a l'immense mérite, avec ce petit ouvrage, de vouloir participer au débat qu'il appelle de ses vœux.
A lire pour se faire sa propre opinion...

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