Popul(i)ar (Elites t. 1) (2018)

Zane est un jeune homme à qui la vie n’a pas fait de cadeau. Il a une façon bien à lui de vouloir s’en tirer. Le tout est carrément discutable. Lorsqu’il croise la route de Jude, il y voit la solution idéale pour continuer à récolter l’argent qu’il lui manque pour s’offrir ses cours à la fac. Jude est rapidement dépassé par la relation secrète qu’il entretient avec Zane. Mais Zane va lui aussi avoir des difficultés à mener son plan à terme.

Si Zane est un maître dans l’art de la duperie, Jude est un parfait client. Au départ de ce roman, je n’étais pas certaine de pouvoir apprécier Jude ou Zane. Cependant, je dois avouer que j’ai adoré les détester. Surtout Zane. Parce que Jude est remonté assez vite dans mon estime. S’il y a beaucoup de passages érotiques, l’histoire tournant principalement autour de cet axe, je souhaitais que F.V. Estyer ait largement étudié ce qui se passe dans la tête de Zane. Et elle a réussi.

Jude n’a pas une aussi charmante vie que Zane le pense. Au premier abord, il est riche, beau et promu à un bel avenir. En creusant un peu, il s’avère qu’il est très attaché à sa mère et beaucoup moins à son père, sans vous évoquer d’autres détails que vous n’envierez pas à ce jeune homme. Il n’est pas totalement à plaindre non plus. Largement influencé par ses amis, il rencontre Zane. Si les premières minutes sont loin d’être explosives, les étincelles entre eux ne mettent pas longtemps à crépiter. Je pourrai vous dire que ça va trop vite mais non, il ne s’agit que de sexe et rien d’autre.

Zane est un manipulateur, très peu intéressé par la morale. Tentée de le traiter de con*ard, parce qu’il le vaut bien, j’ai revu mon jugement même si cela ne rend pas ses agissements excusables. De plus, son passé incite à l’empathie.

C’est un duo qui souffle le chaud et le froid, dont les sentiments ne cessent de se modifier pour s’affirmer. Coincés dans un jeu cruel et malsain, ils vont devoir en tirer les leçons qui s’imposent.

Pendant un moment, j’ai été terrifiée (le mot n’est pas faible) par leur relation ne voyant pas comment ils pourraient s’en sortir indemnes. J’ai apprécié que l’autrice prenne le temps de décrire les pensées de ses héros. Certains trouveront peut-être ça barbant mais c’est tout ce qui fait que cette histoire est géniale.

Alors que je pensais avoir trouvé comment tout cela allait tourner, il arrive un évènement que je n’ai pas vu venir, qui change entièrement la donne.

Popul(i)ar est une romance que vous saurez apprécier si vous aimez les personnages imparfaits, limites détestables. Je ne sais pas ce que l’autrice nous réserve pour la suite mais je la découvrirai avec plaisir.

Le seul reproche que j’aurai à formuler est que j’aurai vraiment voulu qu’on nous donne plus d’infos sur Jude et Zane. J’ai parfois eu la sensation d’un effleurement alors que ça aurait pu être plus développé. Un phénomène assez fréquent quand on aime ce qu’on lit.