Mars la bleue (T. 3) (2018)

Après 3 années de lecture (!), je termine avec "Mars la Bleue" la trilogie de K. S. Robinson.
Quelle sensation incroyable d'immersion dans un univers d'une densité phénoménale et d'une crédibilité totale ! Probablement que de nombreux lecteurs auront décroché après le 1er tome ou à tout autre moment, rebutés par l'avalanche de descriptions et considérations géologiques, hydrologiques, chromatiques, géopolitiques, psychologiques et j'en passe..., par le manque flagrant d'action de ce dernier tome, par un récit qui peut sembler naviguer à vue, par...
Mais l'heureux et courageux lecteur qui aura vécu l'aventure martienne jusqu'au bout restera sans doute marqué par les personnages, leur profondeur, leur complexité et surtout leur évolution sur plusieurs siècles les rendant si attachants. Marqué par des scènes d'une nostalgie poignante (le retour en Provence de Michel, les retrouvailles finales de Sax et Ann), marqué par de purs moments de science fiction (la sortie sur la surface de Mercure), de poésie (la course de Nirgal)...
Les images frappantes ne manquent pas dans ce dernier tome, tout comme les grands moments de réflexion politique (discussions sur la Constitution martienne) ou scientifico-existentielle (recherches de Sax sur la vie, la mort et sur la mémoire).
D'une immense intelligence, ce roman est aussi une ode à une certaine forme de civilisation, mature, pacifique, dont la terraformation de Mars serait le difficile aboutissement.
Il n'est pas exclu que je reprenne d'ici peu le 1er tome et me refasse une "petite" virée sur Mars(la rouge).


5/5