LA MAISON DE THOMAS (2019)

Une écriture lisse et naturelle qui, dès les premières pages, plante un suspense bien maîtrisé pour retenir toute l’attention du lecteur du début à la fin. Sans rien dévoiler de l’histoire : le sujet abordé est original, inattendu et même si j’ai eu un quart de seconde de perplexité, je me suis très vite replongé dans la dynamique du roman. Pourquoi perplexe ? C’est un sujet sur lequel je pensais avoir un avis tranché (je ne parle pas ici de la pathologie de Thomas mais du thème plus général qui est déroulé dans « La Maison de Thomas »).
Et le fait est que le roman de Marie pousse à la réflexion. Car finalement, il est aussi question ici de filiation, de notre héritage familial (au sens large), de « psychogénéalogie » peut-être. Pourquoi pas ! L’auteur ne nous impose pas une seule vision, elle nous laisse libre d’entrer dans l’histoire avec nos propres clés d’interprétation.
Pour en revenir à l’histoire justement : j’ai beaucoup aimé le personnage de Norbert, son attachement pour Thomas. Il représente une figure paternelle forte, sans faille, qui est celle d’un chef de famille un peu idéalisé, celle du vieux Sage qui protège ses enfants, les conseille avec intelligence et circonspection, intervient quand la situation l’impose. J’ai aimé retrouver ce personnage que je n’avais pas recroisé depuis un bon moment dans la littérature. Cela fonctionne très bien : la relation entre le grand-père et l’enfant est touchante. Je suis un peu plus partagé sur le personnage de Sophie (scènes dans la chambre à coucher) mais n’ayant pas lu « L’Autre vie de Sophie », j’ai peut-être eu une lecture faussée de ces passages. Peut-être aussi, d’ailleurs, que ces passages parleront plus à la gente féminine…
Une très belle découverte pour résumer.


4/5