L'Abominable (2019)

J'avoue que c'est la question que je me suis posée tout au long de ce livre... Ceux et celles qui entreprennent ce genre d'exploit sont-ils des fous ou des héros ? Lorsque l'auteur décrit (à merveille) les conditions climatiques absolument épouvantables sur l'Everest avec le vent, le froid, la neige et la glace, les risques énormes (n'oublions pas que l'action se déroule en 1925), les dangers (je n'oublierai jamais la description de ce que fait à un corps humain une chute de mille mètres sur une pente de neige, de glace et de rochers... L'écartèlement, c'est une aimable promenade de santé à côté de ça !), les risques énormes pour l'organisme (là aussi, je n'oublierai jamais l'une des scènes de la troisième partie concernant ce qui est arrivé à Jake)... Mon Dieu, je me dis qu'il faut être fou pour vouloir à tout prix grimper là-haut...
Mais je suppose que des fous de ce genre, il en faut dans le monde...
Certains pourraient trouver que le livre démarre lentement. Pour ma part, je me suis délectée des parties 1 et 2, qui expliquent respectivement la préparation à l'ascension de l'Everest et ensuite l'ascension elle-même, dont j'ai eu l'impression de vivre chaque instant (bien au chaud sous ma couette...). J'ai trouvé que c'était indispensable pour comprendre dans un premier temps les difficultés de l'alpinisme, ensuite celles propres à l'Everest, et enfin les événements de la troisième partie.
Cette partie où tout s'accélère, avec des découvertes en cascade, et un suspens qui fait se ronger les ongles. Dan Simmons s'est en effet appuyé sur des faits réels (notamment l'expédition Mallory-Irvine) et en a exploité les zones d'ombres pour construire son récit, qui, du coup, sonne d'un accent réel proprement effrayant. J'avoue avoir fait durer le suspense en prenant tout mon temps pour lire la fin ; j'avais à la fois envie de savoir, et aucune envie de quitter l'aventure, alors j'ai fait comme les alpinistes, qui mettent parfois une journée à parcourir quelques centaines de mètres : j'ai lu quelques chapitres à la fois, chose que je fais rarement, mais qui cette fois m'a paru appropriée.
Et j'en ai déduit une chose : la montagne, surtout une comme l'Everest, c'est beau. C'est magnifique. Mais en photo, ça me suffira.


4/5