Dominium Mundi - Livre I (Science-Fiction) (2016)

Malgré sa longueur, ce pavé (700 pages pour le premier tome, près de 950 pour le second !) tient le lecteur en haleine, grâce à une écriture fluide et des personnages fouillés et attachants. Le style, soigné mais alerte, à la fois sans fioriture et sans platitude, ainsi que la technique narrative, bien rodée malgré quelques grosses ficelles, incitent à tourner les pages. Le point fort est sans doute les personnages, relativement complexes dans leurs motivations et leurs interactions. Les intrigues de "palais" (tout le tome 1 se déroule dans un vaisseau spatial) sont particulièrement bien construites. Abstraction faite du prédicat fragile sur lequel elle repose, l'histoire s'avère suffisamment crédible, quoique sans grosse surprise.

Une belle réalisation, donc. Alors pourquoi seulement quatre étoiles ? Quelques regrets :

- La longueur. Si elle permet de développer les personnages, elle ne contribue qu'assez peu à l'intrigue en elle-même, qui progresse à une allure d'escargot (surtout dans ce premier tome).
- Un univers très classique. On n'échappe pas aux poncifs de la science-fiction : voyage supra-luminique (pratique) mais communications instantanées (idem), sommeil froid, extraterrestres humanoïdes (ben voyons)... Même la combinaison univers féodal + décor spatial n'est pas sans rappeler le célèbre "Dune" d'un certain Frank Herbert (similarité qui s'accentue encore dans le second tome).
- Une intrigue somme toute très prévisible.

Allez, pour autant, ne boudons pas notre plaisir : la science-fiction française récente, d'ordinaire bien pâlichonne par rapport à son homologue anglo-saxonne, retrouve des couleurs avec François Baranger, ainsi qu'avec une poignée d'autres irréductibles (Stéphane Beauverger, Alain Damasio, Rémi Gageac...). Une raison de plus de saluer "Dominium Mundi".


5/5