Nos vies enchaînées (2020)

« Un coup du sort est une blessure qui s’inscrit dans notre histoire, ce n’est pas un destin »
Boris Cyrulnik.

La vie est parfois tellement impitoyable qu’elle vous oblige à faire des sacrifices inconcevables mais nécessaires pour survivre et ne pas sombrer définitivement.
Agnès, jolie et douce trentenaire n’a plus d’autre alternative que de fuir un mari maladroit et parfois violent et c’est l’âme torturée et le cœur lourd qu’elle se voit contrainte d’abandonner momentanément son fils Edouard, afin ne plus vivre dans la terreur.
En plein désarroi, elle croise le chemin de Gabriel, un homme au prénom prédestiné, attentif et auréolé de sagesse. Une alchimie réciproque et passionnée les lient instantanément.
Faisant preuve d’une abnégation sans limite et d’une patience à toute épreuve, Gabriel lui insuffle un nouvel élan, un souffle de vie, d’envies, qui la transporte et lui donne le courage et l’obstination d’entrevoir un avenir plus radieux. Au fil de leurs rendez-vous, elle s’ouvre, se livre et se libère des démons enfuis au plus profond d’elle.
Agnès s’exile alors dans les Cévennes, avec constamment en tête la nécessité d’avoir à nouveau près d’elle son petit garçon qui lui manque viscéralement.
Entre rencontres inattendues teintées d’espoir, non-dits, doutes, bouleversements et tragédie, réussira-t-elle à dessiner les contours d’un chemin de vie plus serein ?

Dès les premières pages tournées, la magie opère ; l’auteur nous catapulte en plein cœur d’une épreuve, d’un destin de femme affaiblie par la vie et ses humiliations répétées, aux blessures morales grandissantes mais résolue malgré tous ces tourments à écrire avec beaucoup de résilience un nouveau chapitre à son existence.
C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai dévoré le dernier roman de Claire Casti de Rocco, conteuse talentueuse, chère à mon cœur de serial lectrice.
Il en ressort un plaisir d’écrire évident et communicatif, distillé par une narration exaltante, lyrique, et captivante.
Claire Casti di Rocco colore l’aurore de ses chapitres de réflexions, de questionnements, de musicalité ; des mots posés avec délicatesse, sensibilité et grandeur d’âme. Et contre tout attente, elle nous offre un épilogue des plus inattendus.

Ps : Petit coup de cœur pour la première de couverte, lumineuse, à l’atmosphère azurée toujours singulière et reconnaissable.
Juillet 2020 – Liszabelle chronique


5/5