Le cuir et la plume (2020)

Totalement séduit par ce roman qui nous donne à lire à la fois une enquête policière au suspense bien maîtrisé, une histoire d'amour qui sonne juste, un plaidoyer « humaniste » qu'il est bon de partager.
L'enquête nous entraîne dans une sordide affaire de meurtres en série, motivés par la jouissance sadique de quelques hommes qui poussent à l'excès leurs fantasmes érotiques de domination. Les crimes font écho à de plus anciens qui nous replongent dans l’horreur nazie. C’est très bien construit et cela ne manquera pas de plaire aux amateurs du genre. « Le Cuir et la plume » raconte aussi l’histoire d’une rencontre, celle de Lucie et de Pierre. La structure même du roman nous permet de les découvrir à tour de rôle puis dans leur première confrontation, une danse sensuelle qui ne laisse aucun doute sur leur attirance physique réciproque. On va ensuite entrer dans l’intimité de leur relation, d’abord exclusivement charnelle puis sentimentale. Le plaisir, les fantasmes, la jouissance… tout se conjugue à deux, sans détour, sans métaphore. Les mots sont dénudés, ils sont la peau, les sens, les corps. Ils réveillent les voyeurs qui sommeillent en nous et mettent à nu la vérité la plus simple (et la plus complexe !) qui soit : le désir. Et l’érotisme, justement, apparaît ici comme un formidable espace de liberté et de tolérance… Il ignore, dans ce roman, les origines de chacun, l’orientation sexuelle, l’âge, certains de nos fantasmes. Il prône la tolérance, le respect de l’autre (ce qui est aussi le cas dans le bdsm si le contrat est respecté), l’ouverture d’esprit (dont résulte le compromis établi entre Lucie et Pierre). Il rétablit l’égalité entre les sexes. Ces valeurs humanistes, on les retrouve en filigrane dans ce roman et cela le rend encore plus sexy ! Une très belle découverte.


5/5