L'Iceberg et la Rose (2018)

Suite à un échec sentimental, Alice dite « Allie », 24 ans, décide de tout plaquer au grand dam de ses parents et de ses proches.

Elle part en Angleterre pour travailler comme gouvernante dans un château. C’est l’occasion pour elle pour prendre l’air, pour s’évader et surtout d’oublier son ex petit ami.

Mais elle déchante bien vite dès le premier jour : le manoir est glauque voire flippant, le Maître des lieux, un homme d’une quarantaine d’année, est glacial et le personnel l’ignore. La seule personne avec qui elle a des échanges est Marie, la gouvernante actuelle qui est chargée de la former avant de la succéder.

Le soir de son arrivée, elle surprend une conversation des membres du personnel où elle apprend que Claire, l’adjointe de Marie, convoite le poste de gouvernante et qu’ils feront tout pour l’aider. Par ailleurs, ils sont persuadés qu’Allie fera comme les autres à savoir qu’elle ne tiendra pas une semaine.

Lorsqu’elle a accepté ce poste, Allie ne s’attendait pas à se retrouver seule, à devoir frotter, laver, nettoyer, briller dans cet immense manoir démodé et qui semble hanté. Elle constate que tout est réglé au millimètre près, rien n’est laissé à l’imprévu même le contrat qu’elle a signé. Elle apprend qu’elle devra gérer le personnel, contrôler que le travail soit fait, assister Monsieur et surtout faire un rapport journalier à Monsieur. Pour une raison qu’elle ignore, elle remarque que le personnel est respectueux de Monsieur et semble vouloir bien faire leur travail pour le satisfaire pleinement.

Aux fils des jours, Allie exécute ses tâches sans broncher avec beaucoup de professionnalisme. Le personnel continue à l’ignorer. Quant à Monsieur, elle le voit très peu. Quand ils se retrouvent tous les soirs pour le rapport journalier, il lui fait comprendre où est sa place jusqu’au jour, suite à un mauvais tour du personnel, lors d’une réception de Monsieur, ce dernier lui demande de jouer « la parfaite épouse » devant tous ses invités…

Magnifique coup de cœur pour ce 1er volet ultra addictif. On dévore les pages les unes après les autres. La plume de l’auteur est d’une grande fluidité et l’on s’émeut à chaque page par la sensibilité, le tact et la justesse des mots. Il s’y dégage un je-ne-sais-quoi qui rend la romance un peu magique. Je suis tombée sous le charme de Dorian et j’ai beaucoup aimé Allie par son caractère. Telle une rose, elle est à la fois fragile, douce, resplendissante et indépendante, spontanée et piquante.

L’histoire d’Allie et de Dorian est belle et émouvante mais ce n’était pas couru d’avance. Tout les oppose : leur âge, le milieu social, leur caractère. Et pourtant, la magie va opérer. Mais l’alchimie ne sera pas immédiate. Pour Allie, les premiers mois vont être un enfer. Elle apparaît comme quelqu’un de fragile, trop douce, peu sûr d’elle et pas l’étoffe de gérer le manoir. Elle sera ignorée par le personnel et ne pourra compter que sur elle même. La seule personne qui aura des échanges avec elle sera Marie, la gouvernante actuelle chargée de la former en un mois avant qu’elle la succède. Heureusement, elle pourra compter sur sa meilleure amie de toujours, Laure, lors de ses pauses (via skype) pour la soutenir. Mais notre française est forte et elle est bien résolue à garder son job et de prouver à tout le monde qu’elle mérite un peu de reconnaissance. C’est donc avec persévérance et de professionnalisme qu’elle va finir par trouver sa place. Sa bonté, sa gentillesse et sa douceur auront raison de ses efforts et vont égayer ce vaste manoir. Mais ce sera surtout quelqu’un de surprenant et d’altruiste.

Quant à Dorian, comme il le souligne, c’est un vieil homme aigri dans un château démodé. D'ailleurs, son manoir est à l'image du propriétaire qui est froid voire glacial. Allie est impressionnée, complètement déstabilisée et perd tous ses moyens chaque fois qu’il pose son regard sur elle. Il faut dire que Dorian est beau, élégant, charismatique et un gentleman.

La relation qu’ils vont entamer sera d’abord strictement professionnelle. Dorian fera comprendre à Allie, dès son premier jour, son rôle. Il exigera d’elle à l’appeler Monsieur et à veiller à respecter cette règle. Mais un soir, contre toute attente, Dorian va l’enfeindre et demander à Allie de jouer la « parfaite épouse » lors d’une réception. Il va remarquer que sa gouvernante rayonne, resplendit à elle toute seule. Sauf que voilà, ce petit jeu de rôle va glisser vers une relation plus intime. Plus le temps passe plus Allie et Dorian vont se rapprocher, s’apprivoiser. Alors que tout montre qu’ils sont en couple, nos tourtereaux nient l’évidence. Allie a bien du mal à cerner Dorian : il souffle le chaud et le froid. Pourtant, elle finit par lui ouvrir son cœur. Mais ce dernier fera des choix qui seront plus du ressort de la raison que des sentiments. A plusieurs reprises, il va la faire souffrir. Elle qui était partie en GB pour oublier quelqu'un, la voilà contraint de revenir en France pour l'oublier. Elle ne lui pardonnera pas d'avoir jouer avec ses sentiments. Pourtant, Allie sera la meilleure chose qui peut arriver à Dorian. Il fera tout pour la reconquérir jusqu’à traverser la Manche. Il lui laissera le temp et de l'espace. Il sera patient, doux, attentionné et tenace. Le passage où Dorian ouvre enfin son cœur est extrêmement touchant et émouvant. Il se comporte comme un petit garçon qui a fait une grosse bêtise.

Quant à la fin, je reste un peu sur ma faim. Je m’attendais à autre chose mais je pense que c’est fait peut-être exprès pour amener la suite.

Bref, vous aurez compris. Une fois que l’on a commencé, impossible de refermer ce livre avant le point final. J’ai passé un délicieux moment avec Allie et Dorian et je suis bien triste de les quitter. Il me tarde de lire la suite. En attendant, bonne lecture !

5/5