Ma plus belle victoire (2022)

Genre: Histoire
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Langue: Français
Descriptions de livres
Enfant, j’écrivais ces mots : « Je ne peux pas être gay, ce n’est pas possible que ça tombe sur moi ! Je ne veux pas ! »

Je pleurais d’impuissance, de désespoir, mais aussi de colère. J’avais envie de me frapper, de me punir. Je me détestais…



Quadruple champion du monde de danse sur glace, quintuple champion d’Europe, vice-champion olympique… Avec Gabriella Papadakis, sa partenaire, Guillaume Cizeron enflamme les patinoires et fait chavirer le cœur du public.



En mai 2020, il adresse une lettre bouleversante à  L’Équipe. Non pas pour « révéler » son homosexualité mais pour dire aux autres, à tous les autres, qu’eux aussi méritent d’être aimés.



Dans ce livre à fleur de peau, Guillaume Cizeron revient sur son enfance heureuse et tourmentée, les mots blessants qu’il a essuyés, la solitude de se sentir différent et incompris.



Le champion raconte surtout sa « plus belle victoire » : le jour où, enfin, il a accepté d’être lui-même. Car à ceux qui en douteraient il le répète : vivre son homosexualité est toujours un combat.



 Le témoignage poignant du champion du monde de danse sur glace



 Guillaume Cizeron a 26 ans. Originaire de Clermont-Ferrand, il vit et s’entraîne à Montréal, au Canada.

Commentaires

Récit émouvant de Guillaume Cizeron qui a décidé d’en dire beaucoup plus que dans son article publié en 2020 dans le journal L’Équipe. En un peu plus d’une centaine de pages, le grand champion de danse sur glace se livre avec beaucoup de pudeur tout en exprimant sa révolte et sa colère sans jamais toutefois laisser percer de l’agressivité à l’encontre de ceux qui l’ont fait souffrir.

Comme beaucoup, c’est dès l’école primaire que sa « différence » suscite les questionnements de ses camarades. Mais très vite cela laissera place à quelque chose d’autre. Et Guillaume Cizeron d’écrire qu’il a « découvert [s]on orientation sexuelle par des insultes, des mots volontairement blessants, et dans un climat quotidien d’humiliation ponctuée de ricanements et de gestes obscènes dont [il] ne connaissai[t] pas la signification. » Jusqu’au crachat, cet acte qui exprime le profond dégoût que sa différence provoque chez certains. Comme beaucoup, c’est dans l’isolement et l’effacement que Guillaume Cizeron croira trouver une protection. Malgré des parents aimants, des sœurs qu’il adore, il y a cette phrase malheureuse prononcée par le père (phrase qu’il regrette toujours) et cette volonté de ne pas décevoir qui l’empêchent de chercher de l’aide et de se libérer. « En vérité, parce que tu es homosexuel, tu es condamné à la clandestinité. »

Le soutien, il le trouvera à travers la danse sur glace, discipline sportive que lui suggèrera son père après avoir échoué de le convaincre de se lancer dans des activités sportives que d’aucuns considèrent plus « masculines ». La rencontre avec Gabriella Papadakis, les heures incalculables d’entrainement, et les compétitions sont ce qui lui permettra de résister à la souffrance qui le ronge. Très vite, il est fasciné par ce que lui autorise la glace : « la légèreté, soudain, pour ne pas dire l’envol, le tourbillon, la virevolte, la vitesse, toute cette liberté, en somme, qui nous est refusée sur la terre et que l’on envie aux oiseaux. » Pourtant cette carrière ne s’est pas déroulée sans des périodes de doute. Ainsi, sans le concours de deux femmes qui ont su saisir à la fois ses forces et ses états d’âme, la vie de Guillaume Cizeron aurait pu prendre un chemin fort différent.

S’il est plus à l’aise avec sa « différence », il ne se pose pas moins de questions sur le sens de la vie, ce passage éphémère sur terre, tout aussi éphémère que ces quatre minutes et demie de l’œuvre produite sur la glace. « [P]roduire de l’art, créer de la beauté », c’est ce qu’il a mis en place pour échapper au désespoir dans un premier temps et ce qui donne sens à sa vie. Mais le désir de paternité abordé vers la fin du récit est peut-être un moyen de donner un peu de pérennité à ce passage éphémère.

Avec les lettres de son nom et prénom, on peut écrire « illuminez » et « courage ». Oui, Guillaume Cizeron, vous illuminez par votre talent et ce récit est une preuve de votre courage car rares sont encore les grands champions sportifs qui ont fait cette démarche en pleine gloire.



5/5

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